Ce qu'il faut !

L'article : La (non) violence

Nous sommes souvent ceux qui représentons un obstacle à l'enfance, et par conséquent devenons responsables d'anomalies qui durent toute une vie. Notre traitement de l'enfance doit toujours être aussi doux que possible, évitant la violence, parce qu'il nous est facile de ne pas reconnaître à quel point nous sommes violents et durs. Maria Montessori, L'esprit absorbant

La violence est un abus de force, le fait d’agir sur quelqu’un ou de le faire agir contre sa volonté. Ainsi, il existe de nombreuses formes de violence et nous pouvons définir comme acte violent aussi bien le fait de frapper une personne que de forcer un enfant à terminer son assiette ou le fait de lui dire qu’il ne fait que des bêtises par exemple.

L’humiliation, la dévalorisation, les punitions, le chantage, les cris, insultes, menaces, … sont autant d’exemples de violences subies au quotidien par les enfants. Les mots sont parfois aussi violents voir plus encore que les gestes, ils peuvent placer l’enfant dans une insécurité affective qu’il reproduira par la suite.

Trop souvent, l’adulte a tendance à sous évaluer les choix et les besoins de l’enfant, il se dit que l’enfant ne sait pas ce qu’il fait et qu’il faut donc le forcer à agir de telle ou telle manière pour son bien. Ce rapport de force entre l’adulte et l’enfant est une forme de violence, l’adulte agit selon son propre point de vue sans chercher à comprendre celui de l’enfant. Prenons un exemple: votre enfant ne veut pas se séparer de son doudou pour aller manger. Plutôt que de lui ordonner de poser le doudou sans explication, expliquez calmement à votre enfant pourquoi ce n’est pas possible: le doudou risque de se salir,... puis mettez le doudou un peu plus loin en évidence pour que l’enfant puisse le voir et ainsi être rassuré.

Comment éviter ces violences?

• La communication dans les deux sens est primordiale, mettez vous à hauteur de l’enfant et dites lui calmement ce que vous ressentez et invitez le à faire de même
• Des demandes et des explications claires et précises, expliquez toujours à votre enfant pourquoi il ne faut pas agir ainsi, quelles pourraient être les conséquences pour lui et pour les autres,...
• Être à l’écoute de l’enfant et essayer de comprendre ses actes, l’aider à mettre des mots sur ses émotions
• Limiter l’utilisation des phrases négatives: il vaut mieux demander à l’enfant de marcher au bord de la piscine plutôt que de lui demander de ne pas courir, car tout ce que l’enfant entendra c’est le mot courir
• Insister sur les actes positifs de votre enfant en expliquant en quoi cet acte a été utile “merci d’avoir mis la table, grâce à toi nous pourrons bientôt commencer le repas”
• Être patient: lorsque l’enfant a des réticences pour faire quelque chose, expliquez lui les bienfaits de ses actes “ il faut se laver les dents pour être en bonne santé”
• Motiver l’enfant en rendant certaines de vos demandes plus ludiques, par exemple si votre enfant est trop lent et que vous êtes en retard, relancer sa motivation en lui proposant un jeu
• S’adapter au rythme de l’enfant: si vous avez un rendez-vous, prévoyez un long moment de préparation en amont pour ne pas brusquer l’enfant
• Donner le choix à votre enfant quand cela est possible, le libre choix aide l’enfant à s’auto-discipliner

Même avec les meilleures intentions du monde, nous sommes tous parfois trop impulsifs et de simples phrases comme “Tu comprendras quand tu seras plus grand”; “Arrête! Tu m’énerves!” ; “Tu n’écoutes jamais!”; “Tu ne fais que des bétises!”... peuvent être violentes pour l’enfant. Gardons en mémoire l’incroyable esprit absorbant de l’enfant, si vous êtes violent avec lui (même sans le vouloir), l’enfant le deviendra aussi.

Pour Maria Montessori qui a connu les 2 guerres mondiales, l’éducation était la clé de la paix. Un enfant élevé avec bienveillance deviendra logiquement lui aussi bienveillant envers les autres et oeuvrera ainsi pour la paix!