Les quatre plans de développement, ou le plan de construction de l’Homme de 0 à 24 ans
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L'article : Les quatre plans de développement, ou le plan de construction de l’Homme de 0 à 24 ans
A la suite de ses très nombreuses années d’observation, Maria Montessori a proposé une approche du développement de l’être humain suivant quatre plans aux caractéristiques bien spécifiques auxquelles elle propose de répondre à travers des environnements préparés pour chacun des plans.
Premier plan de développement de 0 à 6 ans
“Aide moi à faire par moi-même”
Pour Maria Montessori ce premier plan de développement va faire passer l’enfant par trois stades embryonnaires : - l’embryon physique, de la conception à la naissance, qui lui permet de se développer physiquement dans le ventre de sa mère, - l’embryon spirituel, de 0 à 3 ans, qui lui permet de construire sa personnalité avec ce qu’il absorbe de son environnement, - l’embryon social de 3 à 6 ans, qui lui permet de rentrer en relation d’échanges avec son environnement social et ainsi de passer du “je” au “nous”.
Pour répondre au mieux aux besoins spécifiques de chaque stade embryonnaire, Maria Montessori a travaillé à proposer plusieurs environnements spécifiques.
Symbiose
Les 2 premiers mois après la naissance sont une période dite symbiotique[1], d'interdépendance, réciproquement profitable avec la mère. L'environnement propice est le corps, le contact de la mère, notamment avec l'allaitement, la voix, le son des battements du cœur, la chaleur, les odeurs,...
A cette étape de sa vie, l'enfant doit pouvoir se faire une représentation sécurisée du monde, il lui faut donc un environnement ordonné, avec un espace pour une fonction et basé sur une forme de routine.
A la naissance, le nouveau né doit percevoir la continuité entre le ventre de sa mère et le monde. La distinction doit être progressive entre son être et celui de sa mère. Il prend conscience peu à peu, notamment par la découverte de son environnement, qu'il n'est pas la continuité de sa mère, il est « lui ».
Nido
Par la suite, un environnement de type “Nido” prend peu à peu le relais. Ce Nido s'organise autour de plusieurs aires (sommeil, repas, soins, ...), dans le respect de la notion d’espace qui est dominant et indispensable.
Toutes ces aires, doivent être pensées dans une perspective de développement du potentiel humain. Tous les moments de la vie sont des moments de développement, dont l’environnement préparé doit être pensé avec considération puisqu’ils sont capitaux pour l’enfant.
Communauté Enfantine
Quand l’enfant acquiert la marche et les rythmes biologiques proches de ceux des adultes, la Communauté Enfantine devient un lieu de développement propice. Le développement engagé pendant le Nido se poursuit. Nous retrouvons toujours une aire du sommeil, une aire du soin et une aire du repas dont l’engagement à la préparation de la table s’est renforcé : amener les chaises, mettre la table, assurer le service (contenants plus petits, petites quantités d'eau), nettoyer la table, … en présence d'un adulte.
L’enfant a grandit, c’est le début des activités de vie pratique comme composer un bouquet de fleur, balayer, éponger, faire la vaisselle, nettoyer le linge, etc et des activités de préparation de la nourriture comme presser une clémentine, tartiner un cracker, peler/découper une banane, un concombre, moudre du café, faire du pain...tout doit être pensé pour l'enfant, à la bonne hauteur et adapté à sa force.
Ce sont des activités individuelles. Ces activités aident les enfants à s'ancrer ici et maintenant, un processus qui est fondamental dans le développement de l'être humain. Il n'y a pas de jouets dans la communauté enfantine, c’est à dire pas d’objets avec lesquels nous faisons semblant : pas de dînette, pas de fausse machine à laver, pas de fausse vaisselle, etc. L'objectif est de faire entrer l'enfant dans la culture de sa communauté et de soutenir son mouvement et sa motricité.
Deux mots clés dessinent ce nouvel environnement : collaboration, entre l'enfant et l'adulte et effort physique maximum. L'enfant a besoin d'éprouver sa force et sa résistance.
Pour le Nido comme pour la Communauté Enfantine, il est important d'avoir un environnement extérieur au naturel : avec des variations de natures de sols, des irrégularités, etc.
Le contact avec la nature, le déroulement des saisons, etc, est indispensable.
Maison des Enfants
A partir de 2,5 ans/3 ans, l’environnement adapté pensé par Maria Montessori est la Maison des enfants. Dans la Maison des Enfants, le but est de s'appuyer sur toutes les périodes sensibles pour introduire l'enfant à la lecture, à l'écriture, aux mathématiques, à la botanique, à la géographie..
Pendant les périodes sensibles, l’enfant n’a pas conscience d’engager le processus d’apprentissage.
Il y a une véritable maturation pour passer de l'embryon social de 3 ans au nouveau né social de 6 ans, avec la construction du « je » à « nous ». Pour ce faire, il faut paradoxalement passer par l'activité individuelle, pour prendre conscience du groupe. L'éveil du sens social est la conséquence de la concentration et l'enfant y accède via la répétition du mouvement.
Quand l'enfant, sort de la Maison des Enfants, il lit, écrit, compte, à une importante capacité de concentration et a suffisamment fondé son estime de soi et son indépendance pour les mettre au service de son développement.
On sort progressivement du champ physique de « l'effort maximum » pour passer dans un champ mental et ainsi rentrer dans le second plan de développement.
Second plan de développement de 6 à 12 ans
“Aide moi à penser par moi même”
Dans sa première phase de développement, l’enfant a associé la forme/au concept (exemple le triangle isocèle). Lorsqu’on entre dans le deuxième plan, il va à la conquête de la définition de ce qu’est un triangle isocèle. On perçoit toujours l’effort maximum mais il va se déplacer du champ physique au champ mental.
L’enfant du deuxième plan a besoin de saisir l’ordre, au delà de la seule perception physique : comment, pourquoi, quand. Il veut découvrir les raisons et les lois qui régissent l'ordre des choses. Il va mettre à l'épreuve l'adulte car il va s'exercer à construire une argumentation, un raisonnement logique. L’enfant peut alors avoir une attitude de défi et attend de l’adulte qu’il soit rigoureux.
C’est une période plus calme psychiquement et physiquement, où l'enfant a besoin de faire émerger toutes les lois d’apprentissages (dont celle de la vie sociale), pour qu’un jour il développe son libre arbitre et devienne un citoyen du monde.
De 6 à 12 ans, on assiste au développement d'une conscience morale : «Quelle est la bonne loi pour la vie du groupe ?» qui rentre en résonance avec le sentiment de justice.
L'enfant demande des comptes : il veut tester l'argumentation et le raisonnement extérieur. Ce que pense les autres devient important.
L'imagination devient le moyen d'explorer le monde, de l'infiniment grand à l'infiniment petit, de l'infiniment loin à l'infiniment proche, etc.
Toute la dimension du deuxième plan est de permettre à l’enfant de développer sa représentation du monde, tout est relié pour former un monde unique. Dès lors la préparation de l'ambiance ne suffit plus, l'enfant doit aller à l'extérieur, explorer la vie des hommes.
L’environnement préparé est l’école élémentaire telle que pensée par Maria Montessori. Elle nous dit « offrons lui une vision de l'univers tout entier » c’est ce qu’elle appelle l’éducation cosmique.
Cette période charnière doit permettre à l'enfant de développer sa perception du monde, avec la représentation que toutes les réponses sont dans l'univers. C'est également le moment pour lui de percevoir que tous les concepts sont reliés : l'histoire est influencée par la géographie, les mathématiques se retrouvent dans la musique, ….
L’enfant est naturellement curieux et enthousiaste, pendant cette période, toutes les graines de la culture, peuvent être transmises, l’enfant va à la découverte de son système culturel il prend conscience de la notion d’interdépendance.
L'enfant va donc être amené à comprendre des systèmes complexes. Il va découvrir notamment, le principe de tâche cosmique des océans (eau), des plantes (oxygène), etc.
Dans ce deuxième plan, on sollicite l’enfant sur ses compréhensions et sur son travail. La confiance construite dans le premier plan lui permet de présenter ses réalisations à autrui de façon sereine. Il va affiner sa capacité à être et faire en groupe. Il est confiant, a de l'estime, a un esprit ordonné et il doit mettre cela au service du travail de groupe de façon explicite (c’est l’émergence des débats).
Les réflexions tendent vers des cercles de plus en plus larges, chaque chose à un rôle dans l'organisation du vivant. Arrivent alors les questions essentielles :
- Quelle est la tâche cosmique de l'homme sur terre ?
- Quelle est l'organisation pertinente pour la classe, puis pour la ville puis pour l'Humanité ?
- Et moi, quelle va être ma tâche cosmique ?
C'est l'adolescent du troisième plan qui va répondre à cette ultime question.
Troisième plan de développement de 12 à 18 ans
“Aide-moi à être, faire, penser par moi même et avec les autres”
A ce stade une part importante de l'adolescent est mobilisée car l’énergie est occupée à la réorganisation de son être. Il va métaboliser une grande transformation psychique et intellectuelle. Ses perspectives vont changer, avec une prise de conscience du monde de demain et la maturité sexuelle : “Que vais-je apporter à l'humanité ?” , “Comment je vais contribuer à la société ?”, “Je suis capable de continuer la vie”.
Cette période critique va cristalliser un sentiment d’insécurité émotionnelle, psychique, d’hésitations, de découragement, on parle aussi de conduites dites à risque… avec une diminution des capacités intellectuelles.
Malgré tout, Maria Montessori nous présente l’adolescent comme un être emphatique, un explorateur humaniste et social.
Pour cette période de développement, il est nécessaire de préparer l'adolescent aux éventuels imprévus en révélant en lui sa faculté d'adaptation. C’est pourquoi Maria Montessori propose comme environnement adapté celui d'un travail à la terre, hors de sa famille, dans le cadre d'une existence au plein air.
Elle parle de l’Erdkinder[1] (enfants à la terre) pour les 12-15ans. Il s'agit d'une entreprise/ferme/internat à la campagne. L'adolescent expérimente sa propre activité/travail où il peut assumer ses besoins vitaux avec une dimension pédagogique. Ce retour à la nature et à la vie pratique permet à l’adolescent de se réancrer dans une réalité sociale et concrète qui va passer par la connexion à la terre.
L'adolescent va solliciter beaucoup d'adultes en tant que spécialistes dans un rapport de transmission de connaissances horizontales et non verticales car il doit être co-constructeur de son environnement.
En parallèle du projet de vie, il y a le cursus académique avec des cours de mathématiques, physiques, etc, pour continuer l’approfondissement des connaissances ainsi que l’exploration des arts. Ces connaissances vont être remobilisées, car l’adolescent a la responsabilité de construire et expérimenter ses propres choix, (par exemple en utilisant les mathématiques dans la construction d'un bâtiment et en gérant un budget).
«Écouter ne forme pas un homme ; seuls le travail pratique et l’expérience conduisent les jeunes gens à la maturité» L’Esprit Absorbant, page 23.
La finalité de cet environnement est de construire l'adolescent qui sera porteur d’une possibilité de paix pour l’humanité.
Quatrième plan de développement de 18 à 24 ans
Le jeune adulte est prêt à envisager les choix de sa vie, quels qu'ils soient. Il a suffisamment de confiance et d'estime de soi pour assumer ses choix de vie, ce qu'il souhaite apporter au monde et à l'humanité.
A ce stade, l'environnement préparé consiste à permettre aux personnes de s'associer et de collaborer dans des recherches et des découvertes. Ce ne peut pas être un lieu de transmission de connaissances du haut vers le bas, mais un lieu où se réalise une nouvelle forme de transmission.
La quête de connaissances ne s'arrête jamais et se poursuivra tout le reste de la vie, l’activité est le point central de l’apprentissage et la culture un moyen d’y accéder.
- Le Erdkinder se développe actuellement notamment avec David Kahn, président de NAMTA (North American Montessori Teacher’s Association. Le premier modèle de Erkinder mis en place est à Hershey dans l'OHIO. En Europe, c'est en Suède que l'on retrouve un des lieux les plus abouti, qui va de la communauté enfantine jusqu'à l'adolescence (réalisé par J. Höglund). L'expérience française la plus ancienne est à Mouans Sartoux.
Le projet Ce qu'il faut !
Ce qu'il faut ! C'est notre projet pour diffuser la pédagogie de Maria Montessori aux parents et aux curieux, pour leur donner ce qu'il faut pour accompagner au mieux les enfants.
Nous
Ce qu’il faut c’est Féfé, Mama, Fafa et Lolo.
Une belle équipe dynamique, soudée, joyeuse, travailleuse, bienveillante, bref une équipe, que dis-je, une famille de qualité supérieure.
Ce qu’il faut ! c’est aussi et surtout une équipe dévouée aux enfants composée de 3 éducateurs Montessori AMI 3-6 ans (dont 2 parents) et d’une psychomotricienne.